Aujourd’huiles observations spatiales permettent déjà à des milliers d’agriculteurs de prendre les bonnes décisions au quotidien. Demainalors qu’ils seront de plus en plus affectés par le changement climatique, ils pourront compter sur les programmes satellitaires et le déploiement de nouveaux services et outils pour répondre aux enjeux de productivité et de respect de l’environnement. Les satellites Sentinels font partie du programme européen Copernicus de protection de l’environnement. L’étude des surfaces continentales est devenue ces dernières années un enjeu majeur à l’échelle mondiale pour la gestion et le suivi des territoires, notamment en matière de consommation des terres agricoles et d’étalement urbain. Les satellites scrutent chaque parcelle de terre tous les 5 jours depuis 2015. Le CNES fournit ensuite ces données publiquement et gratuitement sur la plateforme PEPS pour les acteurs institutionnels et scientifiques. Les acteurs du secteur agricole peuvent quant à eux, retrouver des données encore plus avancées sur Theia-land. Le ministère de la l’Agriculture et de l’Alimentation, les régions et les départements, les entreprises, les start-up et les coopératives peuvent ensuite utiliser ces ressources pour développer des outils actionnables sur le terrain. Êtes-vous prêts pour l’agriculture du D’ici 30 ans, le secteur agricole devra faire face à un dilemme de taille : La demande mondiale de calories augmentera de 46% d’ici 2050 avec un doublement de la consommation de calories animales. Alors, comment les satellites peuvent-ils contribuer à l’agriculture du futur ? Réponse à travers 5 questions clefs pour les agriculteurs et agricultrices d’aujourd’hui et de demain. Ok, mais comment y parvenir sans fatiguer les sols, sans empiéter sur les forêts, en réduisant l’utilisation d’engrais et de pesticides, en économisant l’eau utilisée pour l’irrigation et en préservant la biodiversité dans un contexte global de changement climatique ? Les acteurs du monde spatial et agricole unissent leurs forces dans ce sens. En 2019, le CNES (le Centre national d’études spatiales) et INRAE (l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) ont signé une convention qui renforce leur coopération pour adapter l'agriculture au changement climatique. Les 10% restants sont fournis par des stations au sol, des radiosondages, des capteurs embarqués sur des avions de ligne et des navires de commerce ou installés sur des bouées ancrées et dérivantes Aujourd’hui, grâce aux observations satellitaires, les phénomènes météorologiques n’ont presque plus de secret pour les humains. Les bulletins de Météo France fournissent les indications les plus fiables possibles sur le temps à venir ! Bien sûr, rien ne vaut le regard des agriculteur(trice)s sur leurs cultures, mais avec les satellites on obtient à la fois une vue d’ensemble et des données précises à la parcelle près.Notamment grâce aux satellites Sentinel-1 et Sentinel-2. Les prévisions de Météo-France sont à 90% établies sur des données spatiales. Ils cartographient à 10 mètres près les 13,2 milliards d’hectares de terres émergées de notre planète. les apports en eau et les ajuster en fonction des précipitations, Pourquoi c’est important ? l’apparition de parasites et de maladies sur les végétaux. les risques de dégradation des sols s’il pleut et vente violemment, 2 options pour y parvenir : Augmenter les surfaces cultivées Et si les données spatiales étaient l’une des clefs d’une agriculture efficace et respectueuse de l’environnement ? Augmenter les rendements agricoles par unité de surface D’après l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour suivre, la production agricole mondiale devra augmenter de +70 %  d’ici 2050 comment nourrir 2 milliardsde personnes en plus ? Bonne nouvelle 7,7 milliards 9,7 milliards 2020 2050 OPTION 1 OPTION 2 01 Quel temps va-t-il faire demain ? 02 Comment mes sols et mes plantes se portent-ils? la sécheresse s’il fait trop chaud, Ils relèvent tout ce qui occupe les sols : pâturages, forêts, structures urbaines, cours d’eau, etc. Ces données alimentent des outils d’aide à la décision très utiles aux exploitant(e)s pour améliorer leur productivité et préserver l’environnement. L’organisation des parcelles dans l’espace : quelle est leur taille et la diversité des espèces cultivées ? L’état des sols : quel est leur taux d’humidité ? La bonne santé des plantes : quel est leur contenu en eau ? en chlorophylle ?Comment leur feuillageévolue t-il ? Le suivi des cultures : les plantes suivent-elles une croissance normale ? Si non, quels facteurs environnementaux affectent leur pousse ? Curieusement, une partie de la réponse se situe à des centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. De là-haut, les satellites collectent des informations très utiles pour créer des outils d’aide à la décision qui accompagnent les exploitant(e)s dans leurs pratiques agricoles. Parce qu’on peut mieux anticiper : De là-haut, les satellites observent :
03 Où, quand et dans quelles proportions dois-je arroser ? Avec 70 % de la consommation mondiale d’eau en moyenne l’agriculture est sans conteste le secteur d’activité le plus consommateur d’eau d’après la FAO. Dans les pays arides et semi-arides, c’est 85% à 90% de l’eau douce qui est consacrée à l’irrigation des cultures. On estime qu’avec les techniques standards, 30 à 60% de l’eau d’arrosage s’évaporeet ne profite même pas aux plantes. Elles contribuent au fonctionnement de Sat-irr, une application qui aide les exploitants à ajuster leur irrigation. Sat-irr croise : En 2025, un nouveau satellite issu de la coopération entre les agences spatiales française et indienne, survolera la Terre. Il s’agit de Trishna. Autant dire que sous l’effet du réchauffement climatique : chaque goutte d’eau doit être employée à bon escient dans les champs. Sa mission : renforcer l’étude des besoins en eau des cultures et calculer les bilans hydriques. Avec une couverture mondiale tous les 3 jours et 60 m de résolution, il permettra de mieux gérer l’irrigation et de donner l’alerte plus tôt en cas de sécheresse. Lorsqu’une plante manque d’eau sa température augmente instantanément, mais on ne le voit pas tout de suite car les feuilles ne jaunissent que petit à petit. En mesurant la température de surface, Trishna permettra de déceler le stress hydrique deux semaines avant que lejaunissement ne survienne. Pour y parvenir, les données satellitaires s’avèrent bien utiles ! Les données des satellites d’observation de la Terre. Les donnéesmétéorologiques. Les cartes d’évapotranspiration. L’application indique ainsi où, quand et combien arroser en fonction de l’usage de chaque parcelle : espèce cultivée, nature du sol, conditions météos, etc.
CHEZ SOI à l’extérieur On y réfléchit donc à deux fois avant d’acheter ce paquet de steaks OZ agit dans les maraîchages, TED dans les vignes, et DINO s’occupe des cultures de plein champ (en particulier des salades).Ces robots sillonnent tous seuls les plants ou rangs de vignes qu’ils désherbent et nettoient. Ils envoient ensuite un SMS au cultivateur quand ils ont terminé !Non seulement c’est moins fatigant et chronophage mais c’est plus écologique : Dans les vignes, vergers, cultures maraîchères, ces robots (300 kg tout de même), travaillent, sèment, fertilisent et désherbent avec une précision inouïe. Seule une bande de terre autour du sillon est travaillée pour économiser de l'énergie et la densité du semis en fonction de la richesse du sol, l'apport d'engrais est modulé suivant l'analyse de la couverture foliaire. (autrement dit l’équivalent des GPS américain). Il fonctionne avec une constellation de 24 satellites qui tournent à 23 000 km au dessus de la Terre. pour optimiser notreagriculture dans le futur ?  Si les données satellitaires apportent une énorme contribution, elles ne représentent qu’une partie de la solution. Le défi est immense et cette question engage aussi bien les exploitant(e)s sur le terrain, que les acteurs institutionnels, les scientifiques, et nous-mêmes, consommateurs au bout de la chaîne. Dans les études prospectives réalisées par INRAE ou la FAO, quels que soient les scénarios, deux leviers reviennent invariablement pour résoudre l’équation de l’alimentation mondiale à horizon 2050. La bonne nouvelle, c’est que nous avons une prise directe sur eux dès maintenant ! Le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) estime que la quantité de céréales utilisée aujourd'hui pour l'alimentation animale correspond à l'énergie alimentaire nécessaire Il faut 4 calories végétales pour produire 1 calorie animale de porc ou de poulet On teste plein de délicieuses recettes à base de légumes, légumineuses, et fruits. Pour des recettes végétariennes (mais pas exclusivement) qui font envie c’est par ici : Pour en savoir plus, QQF vous recommande la lecture de son infographie sur les impacts environnementaux de la production de viande. Si le gaspillage intervient à chaque étape de la chaîne alimentaire, dans les pays riches il se concentre au moment de la production et de la consommation. C’est le cas de la France par exemple, d’après l’Ademe : En France, chaque personne jette à la poubelle 29 kilos de produits alimentaires chaque année, dont 7 kilos n'ont même pas été déballés. Changer quelques habitudes permettrait de limiter les dégâts : Cuisiner les bonnes quantités.Faire un inventaire de ses placards avant de faire ses courses.Accommoder les restes.Faire la différence entre la date limite de consommation (DLC), qui indique une limite impérative, et la date de durabilité minimale (DDM) indiquée par la mention « à consommer de préférence avant » : elle permet de ne pas jeter inutilement les produits même une fois la date dépassée.On (re)lit l’infographie de QQF, Mieux manger, moins gaspiller, moins polluer, pour faire le point sur son alimentation : À la cantine, ne pas surcharger  son plateau.Au restaurant, si on ne finit pas son assiette, on demande à emporter ses restes à la maison.  En + Les start-up se multiplient pour faire le lien entre commerçants et consommateurs pour réduire les invendus : Too good to go, Phénix, Optimiam, etc.On suit les recommandationsde l’ADEME : Un ratio qui monte à 11 calories végétales pour le bœuf ou le mouton Petit calcul pour se rendre compte : Si ces robots peuvent se repérer tous seuls entre les sillons, c’est grâce au système de géolocalisation européen Galiléo développé par l’Union européenne Le défi est immense : comment développer une production la plus efficace possible tout en réduisant les intrants nocifs pour l’environnement, la santé des humains, et le porte monnaie des agriculteur(trice)s ? En 2019, un rapport réalisé par la Banque Mondiale pointe l’utilisation massive d’engrais azotés comme la 1 re  source de pollution des eaux dans le monde . Là encore, les observations satellitaires apportent une partie de la réponse. Grâce aux images de la Terre captées par les satellites, on peut observer la croissance des plantes à la parcelle près et le taux d’humidité des sols. Ces deux informations clefs contribuent à déterminer les besoins exacts des plants à un instant T. Plus besoin d’épandre abondamment et uniformément, les exploitants peuvent maintenant moduler pour utiliser le minimum d’engrais possible. Si elle ne résout pas tout, l’agriculture de précision dans ce sens est une première étape vers la transition agro-écologique. En France, le programme Farmstar,aide 18 000 agriculteurs à réduire leur usage d’engrais. Naïo Technologies a développé 3 robots, parfait compagnon des cultivateur(trice)s. On change nos habitudes alimentaires L’outil croise des données d’observations issues de satellites, de drones, d’avions avec des données météos et des modèles agronomiques. Concrètement, l’exploitant(e) reçoit une carte qui se charge sur la console de son tracteur. Guidé(e) par les satellites GPS et GALILEO, l’agriculteur(trice) apporte la juste dose d’engrais aux bons endroits à l’intérieur même de la parcelle. Travailler dans les champs c’est fastidieux et chronophage. Alors, le secteur agricole a toujours développé des techniques de mécanisation pour gagner en efficacité. Bien loin des charrues, demain, ce seront des robots intelligents, guidés par géolocalisation satellite (merci GALILEO !) qui soutiendront les exploitants dans leurs tâches. Plusieurs start-up travaillent dans ce sens : 04 Comment mieux nourrir mes sols ? 05 Comment se faciliter la tâche ? pour nourrir 3,5 milliards de personnes. D’après la FAO, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année à l’échelle mondiale. Agreenculture a développé des robots super intelligents pour faciliter l’agriculture raisonnée. MERCI NONO ! J’AI FINI PATRON ! Et cela concerne aussi bien les pays riches que les pays pauvres. L’azote s’infiltre dans le sol et rejoint les rivières, se transformant en nitrate. INFOGRAPHIE À lire ici INFOGRAPHIE À lire ici RECETTES alternatives RECETTES alternatives MIEUX MANGER MIEUX MANGER Ça suffit le gâchis ! Ça suffit le gâchis ! 1 2 On réduit le gaspillage alimentaire Aujourd’hui, près de la moitié de la production mondiale de céréales est consacrée à l'alimentation animale. Comme les robots savent désherber sans abîmer les plants, pas besoin de bâchage plastique. Le désherbage mécanique réduit considérablement l’usage d’herbicides. Bientôt, grâce à la navigation satellite, ils pourront même semer et biner le sol sans attendre que les plantes soient sorties de terre puisqu’ils auront mémorisé tous les points où ils auront précédemment posé des graines. voir comment voir comment La seule réduction de la consommation mondiale de viande permettrait de couvrir une grande partie des besoins à venir. Culture Transformation Consommation 32 % 21 % 14 % 33 % Transport et stockage
Pour aller encore plus loin Oui, passer à une agriculture totalement bio : Mais, ces effets s’annulent si… On privilégie les produits issus de l’agriculture raisonnée. On favorise l’agriculture locale On soutient les bonnes initiatives Sources :CNES | FAO | ONU | MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION | ADEME | MNHN | CESE | MÉTÉO FRANCE | MTATERRE | SEPTIEME CONTINENT À travers ses choix de consommation, on soutient une certaine forme de production. Bien sûr, l'agriculture intensive conventionnelle a permis d'augmenter les rendements jusqu'à ce jour mais les gains à court terme de l'agriculture intensive seront annihilés par les pertes à long terme : intrants qui polluent et grèvent les coûts d’exploitation, gaspillage d’eau, érosion des sols, atteinte à la biodiversité, etc. En 2017, l’idée que l’agriculture biologique ne permettrait pas de subvenir au besoin d’une population galopante est réfutée par des chercheurs européens dans une étude publiée dans la revue Nature Communications. En s’appuyant sur les données de la FAO, les chercheurs arrivent à la conclusion suivante : Les circuits courts alimentaires de proximité répondent à plusieurs attentes sur les plans économique et social : En renforçant le tissu social entre milieu rural et urbain et en favorisant le maintien et le développement de fermes familiales, l’agriculture locale, pourrait-être l’une des clefs pour encourager l’évolution globale du système alimentaire : réduction des transports, plus de saisonnalité, équilibre alimentaire, meilleure répartition de la valeur économique etc.À notre niveau, on peut facilement remettre de la proximité dans nos achats : En privilégiant la vente directe producteur en marché, à la ferme, ou à récupérer en point relais. Pour se repérer : un site répertoriant les fournisseurs de paniers paysans près de chez soi En adhérant à une amap par exemple. Ces associations favorisent l’agriculture paysanne et biologique, en créant un lien direct entre paysans et consommateurs. Ci-dessous, un site pour localiser les amap les plus proches : sécurisation de son modèle économique, reconnaissance du métier. « juste prix », qualité, quête de sens. création d’emplois locaux, économie sociale et solidaire, lien social. Produit des rendements moins importants qu’en conventionnel Requiert 16% à 33% de terres en plus (donc un risque de déforestation) On réduit le gaspillage : + de 30% de toute la nourriture que nous produisons est aujourd’hui jetée. On limite la concurrence entre la production de nourriture pour les humains et celle pour le bétail :1/3 des terres cultivables de la planète sont utilisées pour nourrir les animaux d’élevage de soja, maïs, blé, etc., alors que ces céréales pourraient servir à l’alimentation humaine.Ce qui nous rappelle l’importance des deux premiers leviers envisagés. Au-delà de la souveraineté alimentaire, les bénéfices d’une agriculture raisonnée sont considérables sur le plan environnemental : une réduction de la pollution due aux pesticides et aux engrais de synthèse et une demande en énergies fossiles plus faible. Les petits ruisseaux 2.0 font les grandes rivières : grâce aux plateformes de financement participatif, on peut, en quelques clics soutenir des projets agricoles porteurs de sens.Sur des plateformes généralistes comme KisskissBankBankqui consacre un volet aux projets agricoles : Plusieurs plateformes sont exclusivement dédiées au financement participatif de projets agricoles et alimentaires : BONUS KISSKISSBANKBANK KISSKISSBANKBANK panier bio panier bio réseau amap réseau amap MIiMOSA MIiMOSA bluebees bluebees agrilend agrilend Pour le producteur Pour le consommateur Pour un territoire Infographie réalisée en partenariat avec le
Êtes-vous prêts pour l’agriculture du D’ici 30 ans, le secteur agricole devra faire face à un dilemme de taille La demande mondiale de calories augmentera de 46% d’ici 2050 avec un doublement de la consommation de calories animales. D’après l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour suivre, la production agricole mondiale devra augmenter de +70 %  d’ici 2050 Ok, mais comment y parvenir sans fatiguer les sols, sans empiéter sur les forêts, en réduisant l’utilisation d’engrais et de pesticides, en économisant l’eau utilisée pour l’irrigation et en préservant la biodiversité dans un contexte global de changement climatique ? 2 options pour y parvenir : Augmenter les surfaces cultivées Augmenter les rendements agricoles par unité de surface comment nourrir 2 milliardsde personnes en plus ? 7,7 milliards 2020 2050 9,7 milliards OPTION 1 OPTION 2 Curieusement, une partie de la réponse se situe à des centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. De là-haut, les satellites collectent des informations très utiles pour créer des outils d’aide à la décision qui accompagnent les exploitant(e)s dans leurs pratiques agricoles. Et si les données spatiales étaient l’une des clefs d’une agriculture efficace et respectueuse de l’environnement Aujourd’huiles observations spatiales permettent déjà à des milliers d’agriculteurs de prendre les bonnes décisions au quotidien. Demainalors qu’ils seront de plus en plus affectés par le changement climatique, ils pourront compter sur les programmes satellitaires et le déploiement de nouveaux services et outils pour répondre aux enjeux de productivité et de respect de l’environnement. Alors, comment les satellites peuvent-ils contribuer à l’agriculture du futur ? Réponse à travers 5 questions clefs pour les agriculteurs et agricultrices d’aujourd’hui et de demain. Les acteurs du monde spatial et agricole unissent leurs forces dans ce sens. En 2019, le CNES (le Centre national d’études spatiales) et INRAE (l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) ont signé une convention qui renforce leur coopération pour adapter l'agriculture au changement climatique. Aujourd’hui, grâce aux observations satellitaires, les phénomènes météorologiques n’ont presque plus de secret pour les humains. Les bulletins de Météo France fournissent les indications les plus fiables possibles sur le temps à venir ! les apports en eau et les ajuster en fonction des précipitations, l’apparition de parasites et de maladies sur les végétaux. les risques de dégradation des sols s’il pleut et vente violemment, Bonne nouvelle 01 Quel temps va-t-il faire demain ? la sécheresse s’il fait trop chaud, Pourquoi c’est important ? Parce qu’on peut mieux anticiper : Les prévisions de Météo-France sont à 90% établies sur des données spatiales. Les 10% restants sont fournis par des stations au sol, des radiosondages, des capteurs embarqués sur des avions de ligne et des navires de commerce ou installés sur des bouées ancrées et dérivantes Bien sûr, rien ne vaut le regard des agriculteur(trice)s sur leurs cultures, mais avec les satellites on obtient à la fois une vue d’ensemble et des données précises à la parcelle près.Notamment grâce aux satellites Sentinel-1 et Sentinel-2. 02 Comment mes sols et mes plantes se portent-ils ? Ils cartographient à 10 mètres près les 13,2 milliards d’hectares de terres émergées de notre planète. Ils relèvent tout ce qui occupe les sols : pâturages, forêts, structures urbaines, cours d’eau,etc. Ces données alimentent desoutils d’aide à la décision trèsutiles aux exploitant(e)s pouraméliorer leur productivité etpréserver l’environnement. L’organisation des parcelles dans l’espace : quelle est leur taille et la diversité des espèces cultivées ? L’état des sols : quel est leur taux d’humidité ? Le suivi des cultures : les plantes suivent-elles une croissance normale ? Si non, quels facteurs environnementaux affectent leur pousse ? La bonne santé des plantes : quel est leur contenu en eau ? en chlorophylle ?Comment leur feuillageévolue t-il ? De là-haut, les satellites observent :
03 Où, quand et dans quelles proportions dois-je arroser ? Avec 70 % de la consommation mondiale d’eau en moyenne l’agriculture est sans conteste le secteur d’activité le plus consommateur d’eau d’après la FAO. Dans les pays arides et semi-arides, c’est 85% à 90% de l’eau douce qui est consacrée à l’irrigation des cultures. On estime qu’avec les techniques standards, 30 à 60% de l’eau d’arrosage s’évapore et ne profite même pas aux plantes. Elles contribuent au fonctionnement de Sat-irr, une application qui aide les exploitants à ajuster leur irrigation. Sat-irr croise : En 2025, un nouveau satellite issu de la coopération entre les agences spatiales française et indienne, survolera la Terre. Il s’agit de Trishna. Sa mission : renforcer l’étude des besoins en eau des cultures et calculer les bilans hydriques. Avec une couverture mondiale tous les 3 jours et 60 m de résolution, il permettra de mieux gérer l’irrigation et de donner l’alerte plus tôt en cas de sécheresse. Lorsqu’une plante manque d’eau sa température augmente instantanément, mais on ne le voit pas tout de suite car les feuilles ne jaunissent que petit à petit. En mesurant la température de surface, Trishna permettra de déceler le stress hydrique deux semaines avant que le jaunissement ne survienne. Autant dire que sous l’effet du réchauffement climatique : chaque goutte d’eau doit être employée à bon escient dans les champs. Pour y parvenir, les données satellitaires s’avèrent bien utiles ! Les données des satellites d’observation de la Terre. Les donnéesmétéorologiques. Les cartes d’évapotranspiration. L’application indique ainsi où, quand et combien arroser en fonction de l’usage de chaque parcelle : espèce cultivée, nature du sol, conditions météos, etc. Les satellites Sentinels font partie du programme européen Copernicus de protection de l’environnement. L’étude des surfaces continentales est devenue ces dernières années un enjeu majeur à l’échelle mondiale pour la gestion et le suivi des territoires, notamment en matière de consommation des terres agricoles et d’étalement urbain. Les satellites scrutent chaque parcelle de terre tous les 5 jours depuis 2015. Le CNES fournit ensuite ces données publiquement et gratuitement sur la plateforme PEPS pour les acteurs institutionnels et scientifiques. Les acteurs du secteur agricole peuvent quant à eux, retrouver des données encore plus avancées sur Theia-land. Le ministère de la l’Agriculture et de l’Alimentation, les régions et les départements, les entreprises, les start-up et les coopératives peuvent ensuite utiliser ces ressources pour développer des outils actionnables sur le terrain. Le défi est immense : comment développer une production la plus efficace possible tout en réduisant les intrants nocifs pour l’environnement, la santé des humains, et le porte monnaie des agriculteur(trice)s ?Là encore, les observations satellitaires apportent une partie de la réponse. Grâce aux images de la Terre captées par les satellites, on peut observer la croissance des plantes à la parcelle près et le taux d’humidité des sols. Ces deux informations clefs contribuent à déterminer les besoins exacts des plants à un instant T. Plus besoin d’épandre abondamment et uniformément, les exploitants peuvent maintenant moduler pour utiliser le minimum d’engrais possible. Si elle ne résout pas tout, l’agriculture de précision dans ce sens est une première étape vers la transition agro-écologique. En 2019, un rapport réalisé par la Banque Mondiale pointe l’utilisation massive d’engrais azotés comme la 1 re  source de pollution des eaux dans le monde . En France, le programme Farmstar,aide 18 000 agriculteurs à réduire leur usage L’outil croise des données d’observations issues de satellites, de drones, d’avions avec des données météos et des modèles agronomiques. Concrètement, l’exploitant(e) reçoit une carte qui se charge sur la console de son tracteur. Guidé(e) par les satellites GPS et GALILEO, l’agriculteur(trice) apporte la juste dose d’engrais aux bons endroits à l’intérieur même de la parcelle. 04 Comment mieux nourrir mes sols ? Et cela concerne aussi bien les pays riches que les pays pauvres. L’azote s’infiltre dans le sol et rejoint les rivières, se transformant en nitrate. OZ agit dans les maraîchages, TED dans les vignes, et DINO s’occupe des cultures de plein champ (en particulier des salades).Ces robots sillonnent tous seuls les plants ou rangs de vignes qu’ils désherbent et nettoient. Ils envoient ensuite un SMS au cultivateur quand ils ont terminé !Non seulement c’est moins fatigant et chronophage mais c’est plus écologique : Dans les vignes, vergers, cultures maraîchères, ces robots (300 kg tout de même), travaillent, sèment, fertilisent et désherbent avec une précision inouïe. Seule une bande de terre autour du sillon est travaillée pour économiser de l'énergie et la densité du semis en fonction de la richesse du sol, l'apport d'engrais est modulé suivant l'analyse de la couverture foliaire. Naïo Technologies a développé 3 robots, parfait compagnon des cultivateur(trice)s. Travailler dans les champs c’est fastidieux et chronophage. Alors, le secteur agricole a toujours développé des techniques de mécanisation pour gagner en efficacité. Bien loin des charrues, demain, ce seront des robots intelligents, guidés par géolocalisation satellite (merci GALILEO !) qui soutiendront les exploitants dans leurs tâches.Plusieurs start-up travaillent dans ce sens : 05 Comment se faciliter la tâche ? Agreenculture a développé des robots super intelligents pour faciliter l’agriculture raisonnée. MERCI NONO ! J’AI FINI PATRON ! Comme les robots savent désherber sans abîmer les plants, pas besoin de bâchage plastique. Le désherbage mécanique réduit considérablement l’usage d’herbicides. Bientôt, grâce à la navigation satellite, ils pourront même semer et biner le sol sans attendre que les plantes soient sorties de terre puisqu’ils auront mémorisé tous les points où ils auront précédemment posé des graines.
(autrement dit l’équivalent des GPS américain). Il fonctionne avec une constellation de 24 satellites qui tournent à 23 000 km au dessus de la Terre. Si ces robots peuvent se repérer tous seuls entre les sillons, c’est grâce au système de géolocalisation européen Galiléo développé par l’Union européenne voir comment …pour optimiser notre agriculture dans le futur ? Si les données satellitaires apportent une énorme contribution, elles ne représentent qu’une partie de la solution. Le défi est immense et cette question engage aussi bien les exploitant(e)s sur le terrain, que les acteurs institutionnels, les scientifiques, et nous-mêmes, consommateurs au bout de la chaîne. Dans les études prospectives réalisées par INRAE ou la FAO, quels que soient les scénarios, deux leviers reviennent invariablement pour résoudre l’équation de l’alimentation mondiale à horizon 2050. La bonne nouvelle, c’est que nous avons une prise directe sur eux dès maintenant ! On change nos habitudes alimentaires 1 Aujourd’hui, près de la moitié de la production mondiale de céréales est consacrée à l'alimentation animale. La seule réduction de la consommation mondiale de viande permettrait de couvrir une grande partie des besoins à venir. Le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) estime que la quantité de céréales utilisée aujourd'hui pour l'alimentation animale correspond à l'énergie alimentaire nécessaire Petit calcul pour se rendre compte : pour nourrir 3,5 milliards de personnes. Il faut 4 calories végétales pour produire 1 calorie animale de porc ou de poulet On y réfléchit donc à deux fois avant d’acheter ce paquet de steaks Un ratio qui monte à 11 calories végétales pour le bœuf ou le mouton On teste plein de délicieuses recettes à base de légumes, légumineuses, et fruits. Pour des recettes végétariennes (mais pas exclusivement) qui font envie c’est par ici : Pour en savoir plus, QQF vous recommande la lecture de son infographie sur les impacts environnementaux de la production de viande. INFOGRAPHIE À lire ici RECETTES alternatives 2 On réduit le gaspillage alimentaire D’après la FAO, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont jetées ou perdues chaque année à l’échelle mondiale. Culture 32 % 14 % Transportet stockage Transformation 21 % Consommation 33 % Si le gaspillage intervient à chaque étape de la chaîne alimentaire, dans les pays riches il se concentre au moment de la production et de la consommation. C’est le cas de la France par exemple, d’après l’Ademe : En France, chaque personne jette à la poubelle 29 kilos de produits alimentaires chaque année, dont 7 kilos n'ont même pas été déballés. Changer quelques habitudes permettrait de limiter les dégâts : CHEZ SOI à l’extérieur Cuisiner les bonnes quantités.Faire un inventaire de ses placards avant de faire ses courses.Accommoder les restes.Faire la différence entre la date limite de consommation (DLC), qui indique une limite impérative, et la date de durabilité minimale (DDM) indiquée par la mention « à consommer de préférence avant » : elle permet de ne pas jeter inutilement les produits même une fois la date dépassée.On (re)lit l’infographie de QQF, Mieux manger, moins gaspiller, moins polluer, pour faire le point sur son alimentation : À la cantine, ne pas surcharger  son plateau.Au restaurant, si on ne finit pas son assiette, on demande à emporter ses restes à la maison. En + Les start-up se multiplient pour faire le lien entre commerçantset consommateurs pour réduireles invendus : Too good to go, Phénix, Optimiam, etc. On suit les recommandationsde l’ADEME : MIEUX MANGER Ça suffit le gâchis ! Pour aller encore plus loin Oui, passer à une agriculture totalement bio : Mais, ces effets s’annulent si… On privilégie les produits issus de l’agriculture raisonnée. À travers ses choix de consommation, on soutient une certaine forme de production. Bien sûr, l'agriculture intensive conventionnelle a permis d'augmenter les rendements jusqu'à ce jour mais les gains à court terme de l'agriculture intensive seront annihilés par les pertes à long terme : intrants qui polluent et grèvent les coûts d’exploitation, gaspillage d’eau, érosion des sols, atteinte à la biodiversité, etc. En 2017, l’idée que l’agriculture biologique ne permettrait pas de subvenir au besoin d’une population galopante est réfutée par des chercheurs européens dans une étude publiée dans la revue Nature Communications. En s’appuyant sur les données de la FAO, les chercheurs arrivent à la conclusion suivante Produit des rendements moins importants qu’en conventionnel On réduit le gaspillage : + de 30% de toute la nourriture que nous produisons est aujourd’hui jetée. Requiert 16% à 33% de terres en plus (donc un risque de déforestation) On limite la concurrence entre la production de nourriture pour les humains et celle pour le bétail :1/3 des terres cultivables de la planète sont utilisées pour nourrir les animaux d’élevage de soja, maïs, blé, etc., alors que ces céréales pourraient servir à l’alimentation humaine.Ce qui nous rappelle l’importance des deux premiers leviers envisagés. BONUS Au-delà de la souveraineté alimentaire, les bénéfices d’une agriculture raisonnée sont considérables sur le plan environnemental : une réduction de la pollution due aux pesticides et aux engrais de synthèse et une demande en énergies fossiles plus faible.
On soutient les bonnes initiatives Les petits ruisseaux 2.0 font les grandes rivières : grâce aux plateformes de financement participatif, on peut, en quelques clics soutenir des projets agricoles porteurs de sens.Sur des plateformes généralistescomme KisskissBankBankqui consacre un volet auxprojets agricoles : Plusieurs plateformes sont exclusivement dédiées au financement participatif de projets agricoles et alimentaires : KISSKISSBANKBANK MIiMOSA bluebees agrilend Infographie réalisée en partenariat avec le Sources :CNES | FAO | ONU | MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION | ADEME | MNHN | CESE | MÉTÉO FRANCE | MTATERRE | SEPTIEME CONTINENT On favorise l’agriculture locale Les circuits courts alimentaires de proximité répondent à plusieurs attentes sur les plans économique et social : « juste prix », qualité, quête de sens. création d’emplois locaux, économie sociale et solidaire, lien social. panier bio Pour le producteur sécurisation de son modèle économique, reconnaissance du métier. Pour le consommateur Pour un territoire En renforçant le tissu social entre milieu rural et urbain et en favorisant le maintien et le développement de fermes familiales, l’agriculture locale, pourrait-être l’une des clefs pour encourager l’évolution globale du système alimentaire : réduction des transports, plus de saisonnalité, équilibre alimentaire, meilleure répartition de la valeur économique etc.À notre niveau, on peut facilement remettre de la proximité dans nos achats : En privilégiant la vente directe producteur en marché, à la ferme, ou à récupérer en point relais. Pour se repérer : un site répertoriant les fournisseurs de paniers paysans près de chez soi En adhérant à une amap par exemple. Ces associations favorisent l’agriculture paysanne et biologique, en créant un lien direct entre paysans et consommateurs. Ci-dessous, un site pour localiser les amap les plus proches : réseau amap