Refuges de biodiversité, poumons de notre planète, barrières contre le réchauffement climatique, les forêts nous rendent d'immenses services ! Mais aujourd'hui, les forêts sont sous pression ! Ce que les satellites révèlent de nos forêts Nous devons une fière chandelle aux forêts : en plus de contribuer aux cycles de l'eau et du carbone à l'échelle planétaire, elles jouent un rôle socio-économique clef et constituent un immense réservoir de biodiversité. Seulement, aujourd'hui, "les poumons de la planète" sont non seulement soumis à des pressions naturelles (tempêtes, attaques phytosanitaires) et humaines (déforestation, dégradation, etc.) mais aussi à celle du changement climatique. Pour protéger les forêts et mieux anticiper ces phénomènes, il faut pouvoir observer… plus de 4 milliards d’hectares de surface ! Une mission possible grâce à la télédétection satellite à laquelle contribue le CNES (Centre National d’Études Spatiales). Car si l’arbre cache la forêt, on vous explique comment les satellites la dévoilent ! 16 milliards de tonnes de CO 2  absorbées par an. Les forêts stockent plus de la moitié du carbone des terres émergées et jouent à ce titre un rôle déterminant dans la régulation du niveau du CO 2  atmosphérique.  Lutte contre le réchauffement climatique 1,6 milliards de personnes dépendent des forêts. Elles constituent une ressource pour de nombreuses applications (construction, cellulose pour le papier, bois d’œuvre et de chauffe, etc.). Elles fournissent aussi des plantes médicinales et des denrées comestibles. Rôle socio- économique Les forêts absorbent et filtrent l’eau de pluie avant qu’elle ne s‘évapore à nouveau. Elles limitent ainsi l’érosion des sols, les crues et les glissements de terrain. Régulation du cycle de l’eau 80% Les forêts abritent des espèces d’animaux, de plantes et d’insectes que compte la planète. Réservoir de biodiversité 31% Les forêts s'étendent au total sur 4,06 milliards d’hectares, soit de la superficie totale des terres. 178 millions 3 fois On estime que d'hectares de forêt ont été perdus depuis 1990, soit plus de la surface de la France. Les zones qui enregistrentle plus de pertes sont : Cela correspond à la diminution des surfaces couvertes de forêts. Les principaux facteurs : Cela correspond à la détérioration de l'état des forêts. Les principaux facteurs : Ce taux de perte forestière nette (soit toutes les pertes vs les gains de forêts) tend à ralentir : Il est passé de 7,8 M d’ha/an dans les années 1990 à 4,7 M d’ha/an entre 2010 et 2020.Néanmoins, les pertes annuelles restent inquiétantes… Petit état des lieux de nos forêts : Chaque année, des hectares de forêt sont perdus : Pourquoi les forêts disparaîssent-elles ? On distingue deux phénomènes : Tropicales, boréales, tempérées, sous-tropicales, les forêts sont de natures très diverses. La moitié sont situées dans 5 pays seulement (Brésil, Canada, Chine, États-Unis et Russie).  TropicaleBoréaleTempéréeSous-tropicale 45%27%16%11% 1990 2010-2020 1 La déforestation 2 La dégradation 73% agriculture(bovin, soja, huile de palme, etc.) 10% expansion urbaine 7% exploitation minière 10% infrastructures extraction de bois 9% feux incontrôlés 7% pâturages 31%extraction de combustibles 53% Alors, comment trouver un équilibre entre économie et écologie ? Entre nos besoins en produits forestiers et la sauvegarde des forêts ? Pour y parvenir, il faut s'appuyer sur les bonnes informations pour pouvoir prendre les bonnes décisions et adopter des mesures de gestion adaptées ! ? ? ? C’est là que les satellites interviennent ! Une vision du monde inédite : Capables de fournir des images radar, optiques, de haute ou de très haute résolution, les satellites permettent d'observer la Terre comme aucun humain n'a pu le faire auparavant. Ils rendent disponibles en quasi-temps réel des données harmonisées et exploitables par tous. La science au service de la société :Dans une volonté de mettre la science au service de tous, la plupart des données récoltées par les satellites du CNES ou de l'ESA (l'agence spatiale européenne) sont en accès libre sur des plateformes dédiées. Exploitables par les scientifiques, les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens, elles alimentent de nombreux programmes et services utiles à la préservation de l'environnement. En complémentarité des observations sur le terrain, seuls les satellites sont à même d’observer et de suivre en continu autant de paramètres à l’échelle planétaire. Alors, quels secrets les satellites révèlent-ils sur nos forêts ? On vous raconte tout ! Que nous apprennent les observations satellites sur les forêts ? Surface des forêts Variations des stocks de biomasse Suivi de la déforestation Adaptation des espèces forestières au changement climatique Évaluation de l’évapotranspirationVulnérabilité aux risques d’incendies Plan de gestion 2 milliards d’hectares Plus de de forêts sont soumis à un plan de gestion. Observer et comprendre l'organisation des forêts La plupart des forêts en Europe sont soumises à un plan de gestion, alors que moins de 25% des forêts en Afrique et moins de 20% des forêts en Amérique du Sud en ont un. Quels sont les objectifs de gestion des forêts ? Comment prendre les bonnes décisions en matière de gestion ? Comment être sûr de ne pas surexploiter les forêts ? De préserver les services écosystémiques qu'elles rendent ? 29% ProductionPresque 1/3 des forêts est dédié à la production de bois, de fibres, de bioénergie et/ou de produits forestiers. 18% Usages multiplesC’est-à-dire qu'elles sont gérées pour une combinaison de fonctions : production, protection du sol et de l’eau, conservation de la biodiversité et activités sociales et culturelles. 10% Protection de la biodiversitéC’est-à-dire la protection de tous les êtres vivants qui habitent et composent le milieu forestier. 10% Protection de l’eau et des sols 5% Activités sociales et culturellesActivités récréatives, tourisme, formation, recherche et conservation des sites d’importance culturelle ou spirituelle. 23% Pas d’affectation ou inconnue 5% AutreRecherche scientifique ou à des fins militaires. Pour cela, il faut bien les connaître et les suivre au fil des saisons, et des activités naturelles et humaines. C'est là que la télédétection satellite intervient pour cartographier les forêts et observer leur état et leur évolution. Des confins célestes à la canopée des forêts, quels satellites trouve-t-on ? En complément des Sentinel, deux autres familles de satellites français contribuent à l'observation des forêts de la planète : Au niveau européen, ce sont les satellites Sentinel-1 et 2 qui fournissent des données sur l'état de notre planète en général et des forêts en particulier : Ce que nous apprennent Sentinel 1 et 2 sur les forêts ? Ils font partie d'un programme européen nommé Copernicus, dédié à la protection de l'environnement. Sentinel-1A Il fournit des images radars en tout temps même la nuit ou lorsque le ciel est couvert. Il fait le tour de la Terre en 6 jours. Avec plusieurs cordes à son arc, il permet non seulement de cartographier les forêts, mais aussi d'évaluer les ressources en eau, d'observer les sols, de détecter les glissements de terrains, de suivre les banquises et l'environnement arctique, de traiter les situations d'urgence (catastrophes naturelles, etc.). Sentinel-2A et 2B Ils fournissent des images optiques. Ils survolent la planète en 5 jours. Ils ne peuvent pas percer les nuages. La résolution de 10 mètres apporte une information riche sur l’état de la végétation et son évolution au fil des saisons et des aléas climatiques (sécheresse, incendies, etc.) Sentinel 1 et 2 Surfaces des forêts Suivi de l'état de santé des forêts Détection des zones touchées par les incendies Suivi de la déforestation Un programme d'observation de la Terre lancé par l'Union Européenne en 2014 pour observer et anticiper les conséquences du changement climatique. Il s'appuie sur une famille de 6 satellites, les Sentinel, qui surveillent l'atmosphère, les océans, les terres émergées, le changement climatique, les potentielles urgences (feux, sécheresses, inondations…) et veillent à la sécurité européenne. Les données collectées sont mises à la disposition de tous via la plateforme PEPS, Une ressource précieuse pour les scientifiques et les acteurs institutionnels ! C'est quoi le programme Copernicus ? Spot 6 et 7 couvrent de larges surfaces terrestres avec une résolution de 6 mètres. Ils permettent de cartographier des habitats naturels, mais aussi d'analyser les évolutionsdu couvert forestier et du cyclede l'eau. La longévité du programme Spot(le premier fût lancé en 1986) permet de comparer les mêmeszones sur une longue durée,très utile pour observer l'évolutiondes surfaces forestières ! SPOT 6 et 7 Lancés en 2021, les satellites Pléiades Neo 3 et 4 complètent les satellites SPOT en termes d'observation de la Terre. Ces satellites nouvelle génération déploient un système d'imagerie spatiale à très haute résolution (30 centimètres à 1,2 mètres), capable de fournir des clichés de n’importe quel point du globe en moins de 24h. Pléiades Neo En France, c'est l'Office national des forêts (ONF) qui est en charge de la gestion des 17 000 forêts publiques françaises. Pour protéger et gérer au mieux ce trésor vert, le CNES et l'ONF ont signé en 2018, un accord cadre qui met la science spatiale au service des forêts pour : - élaborer et suivre des plans de gestion forestière  - évaluer les dégâts en cas de tempêtes ou d'atteintes phytosanitaires - analyser les risques d'incendies Les satellites au chevet des forêts françaises ! AFRIQUE 3,9 M d’ha perdus/an AMÉRIQUE DU SUD 2,6 M d’ha perdus/an COPERNICUS COPERNICUS SENTINEL SENTINEL SPOT SPOT PLEIADES PLEIADES
Comprendre le cycle de l'eau des forêts Fruit d’une coopération entre l’agence spatiale européenne (ESA) et le CNES, le satellite SMOS est équipé d’un radiomètre à micro-ondes capable de mesurer l’humidité des sols de notre planète ou la salinité des océans qui sont deux paramètres clefs pour comprendre le cycle de l'eau et les processus d'échange entre la surface de la Terre et l'atmosphère.  Smos évapotranspiration précipitation Ce que nous apprend SMOS sur les forêts ? En mesurant l'humidité des sols, il collecte des informations sur l'humidité de la zone racinaire, celle qui nous intéresse pour comprendre comment les forêts stockent l'eau. C'est très pratique pour prévenir les sécheresses dans les zones agricoles comme les zones forestières et donc anticiper les risques d'incendies. Des chercheurs ont observé un phénomène étrange au sein de plusieurs forêts tropicales : les arbres et plantes verdissent avant même que de la saison des pluies ne débute, ce qui apparaît quelque peu contradictoire… Scrutant les 2,7 millions de km 2 de l'immense forêt africaine tropicale du Miombo, qui s'étend de l'Angola à la Tanzanie, les observations de SMOS a ainsi percé le mystère ! Un exemple d'application : quand SMOS perce le secret du verdissement des forêts tropicales Grâce à SMOS, on a compris que la forêt "stockait" de l’eau à la fin de la saison humide et la conservait ainsi durant toute la saison sèche afin de réactiverla production de feuilles juste avant la nouvelle saison des pluies. Ces informations sont essentielles pour prédire la réaction des écosystèmes au changement climatique ! On estime que la végétation se prépare ainsi à l’activité de photosynthèse de la saison des pluies. Évaluer les stocks et flux de carbone des forêts Quelle quantité de carbone les forêts contiennent-elles ?Et d’ailleurs, comment parvient-on à évaluer les quantités de carbone qu'elles absorbent et relâchent ? Le meilleur moyen de comprendre le rôle des forêts dans la régulation du carbone est de mesurer et de suivre la biomasse des forêts par satellite. Quels satellites sont à l'œuvre dans la mesure des stocks de carbone ? Si le rôle des forêts dans la régulation du carbone est aujourd'hui mieux connu grâce aux outils spatiaux, la communauté scientifique se heurte toujours à une limite : aujourd'hui, les satellites ne peuvent mesurer que la biomasse aérienne mais ils ne peuvent pas passer à travers les feuilles pour mesurer le carbone séquestré dans les sols et les racines. Or, selon des estimations, cela pourrait représenter 1/3 de carbone en plus. Les forêts sont le 2 nd  puits de carbone de la planète après les océans. Considérées comme le poumon de la planète, les forêts jouent un rôle majeur dans la régulation du CO 2 , un des principaux gaz qui contribuent au changement climatique. À la fois puits... On le sait, les forêts absorbent le carbone dans leurs feuilles, leurs branches, leurs troncs, leurs racines et le sol via la photosynthèse. 16 milliards de tonnes de CO 2  sont stockées par les forêts Mieux observer et anticiper les feux de forêts Comprendre les différents facteurs de déforestation 350 millions Chaque année, pas moins de d’hectares de forêt sont brûlés par des incendies, soit Le réchauffement climatique conduit à une augmentation globale de la fréquence et de la gravité de ces incendies. L’Australie, la Californie, le pourtour méditerranéen, la France, le Portugal, et même la Sibérie, ont été frappés par des incendies spectaculaires, ces dernières années. 37,8 % La fréquence des incendies pourrait ainsi augmenter sur plus de du territoire mondial, pour la période d'ici 2040, pour un scénario de réchauffement d'environ 1,2 °C. la superficie de la France. 6x 3x Les forêts disparaissent à un rythme alarmant : entre 1990 et 2020, une surface de forêt équivalant à plus de La forêt tropicale, comptant pour la moitié des forêts du monde, est gravement menacée : Libération du carbone Disparition de services écosystémiques Les effets néfastes de la déforestation sont multiples et extrêmement graves : Pour lutter contre ce phénomène, il faut non seulement surveiller les activités de déforestation à l'échelle mondiale mais aussi comprendre les différents facteurs locaux de déforestation. Là encore, les satellites se révèlent être d'une efficacité redoutable ! 1990 2020 celle de la France métropolitaine a disparu. Or, en 2019, l’équivalent d’un stade de football 2 secondes y a été détruit toutes les Perte de biodiversité Un programme pour suivre la déforestation en quasi-temps réel : TropiSCO TropiSCO C'est quoi ? Sur la base des données de Sentinel-1, le programme TropiSCO propose un système de détection en temps quasi réel de la déforestation en zone tropicale en fournissant une cartographie dynamique et des statistiques utilisables pour lutter contre l’exploitation forestière, les cultures agricoles illégales et le trafic d’espèces sauvages. C'est qui ? TropiSCO est un projet co-financépar le ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères et le CNES dans le cadre du Space for Climate Observatory (SCO). Le SCO est une initiative du One Planet Summit qui regroupe un ensemble d'organisations spatiales et internationales dont l'objectif est de renforcer la coopération afin de lutter et de s'adapter aux impacts du changement climatique. Suriname et Guyane Française : Dans cette partie de l'Amazonie française, la principale menace est liée à l'exploitation de l'or qui entraîne une forte dégradation de la forêt. Le programme permet d'observer précisément les zones où l'orpaillage et les coupes sélectives ont dégradé ou détruit la forêt amazonienne. GabonAvec 88% du territoire recouvert de forêts et 13 parcs nationaux, la richesse du sous sol et la qualité du bois attisent les tentations d'exploitation. Afin de conserver ce patrimoine et de participer à la réduction globale des émissions de carbone, le Gabon va intégrer les détections de Tropisco dans son système d’alerte sur les forêts, en appui aux politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. Laos et VietnamLes observations confirment le phénomène de contrebande de bois à la frontière entre les deux pays. De grandes quantités de bois sont illégalement coupées et envoyées vers le Vietnam. Le bois est alors transformé en meubles qui sont ensuite exportés vers l'Europe et les États-Unis. Les       de Biomass Cartographie de la biomasse forestière Observation des forêts en 3D Mesure de la hauteur des arbres Identification des surfaces de déboisement Données diffusées en open source SMOS Bien que ce ne soit pas sa fonction première, le satellite SMOS (encore lui) possède à l’heure actuelle le seul capteur permettant de faire un suivi annuel détaillé de la biomasse végétale à l’échelle du monde. Les données de SMOS alimentent maintenant la première plateforme géospatiale permettant de visualiser le rôle des forêts dans la séquestration du carbone : le Biomass Carbon Monitor. Biomass Carbon Monitor : la première plateforme géospatiale capable de mesurer le rôle des forêts dans la séquestration carboneDéveloppée par la société française Kayrros spécialisée dans la collecte et l'analyse des images satellites, l'INRAE* et le LSCE**; la plateforme permet d'accéder librement à des cartes mondiales de changement des stocks de carbone contenus dans la biomasse aérienne. L'outil livre des résultats étonnants ! Des compensions À l'échelle mondiale, de tonnes de carbone ont été éliminées de l'atmosphère chaque année lors de la dernière décennie ce qui a permis de compenser compensant près de 760 millions 8% des émissions de CO 2  liées à la consommation d'énergies fossiles et à la production de ciment au cours de cette période. Des puits de stockage Dans le sud de la Chine, un puit de carbone stocke de tonnes de carbone par an depuis 10 ans grâce aux programmes publics de reboisement et de restauration de la forêt. 80 millions Des sources de carbone Au lieu de stocker du carbone, certaines régions tropicales en émettent à cause de la déforestation et de la dégradation de leurs forêts ! Les forêts brésiliennes relâchent ainsi 40 millions  de tonnes de CO 2 par an et la Bolivie, 20 millions de tonnes. *INRAE : Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement **LSCE : Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement BIOMASS CARBON MONITOR BIOMASS CARBON MONITOR En cas de feu de forêt, définir le niveau de l'incendie et des dommages qu’il cause est indispensable pour prédire la reprise de la végétation et mettre en place les mesures de gestion adaptées après l’incendie. C'est justement le travail que mène le centre d'expertise scientifique (CES) dédié aux incendies du Pôle Theia*. Ce centre s'appuie notamment sur les données des satellites Sentinel, Spot et Pléiades pour développer des cartographies de l’intensité des feux de forêts et des dommages sur la végétation afin que les services de l'État puissent mieux intervenir mais aussi préempter les futurs risques d'incendies. Un Centre d'Expertises Scientifiques dédié aux incendies de forêts : met des données et des services issus des observations satellitaires à la portée de la communauté scientifique nationale, internationale et des décideurs. Le pôle THEIA Sentinel Spot Pléiades …et sources de carbone Dans le même temps, tout ce carbone stocké par les forêts est susceptible de partir dans l'atmosphère lorsque l'on abîme ou coupe des arbres. 8,1 milliards de tonnes de CO 2  sont relâchées à cause de la déforestation et d’autres perturbations. La biomasse désigne la quantité d'organismes vivants dans un lieu donné. Il peut s'agir de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries. C'est dans cette biomasse que se niche le carbone. Le suivi de la biomasse des forêts contribue donc à quantifier le carbone qu'elles contiennent. La biomasse est constituée à 50% de carbone.Les forêts représentent 70 à 90% de la biomasse aérienne des surfaces continentales. La majorité est située dans les tropiques. La biomasse, c’est quoi ? SMOS SMOS PÔLE THEIA PÔLE THEIA SPACE CLIMATE OBSERVATORY SPACE CLIMATE OBSERVATORY En complément des données fournies par SMOS, la mission du satellite Biomass de l'Agence spatiale Européenne (ESA) consiste justement à scruter les forêts et à mesurer les variations des stocks de biomasse. Un outil pour voir à travers les feuilles : positionné à 630 km de la Terre durant 5 ans. Il est équipé d'un capteur dans une bande de fréquence inédite pour un satellite qui permet de pénétrer plus profondément dans la canopée. Il prolonge ainsi l'observation jusqu'aux troncs et aux racines où se stocke la plus grande partie du carbone. Comprendre le changement climatique : Biomass permet ainsi de relever des informations essentielles pour appréhender les causes et effets du rechauffement climatique : BIOMASS Les forêts jouent un rôle majeur dans le cycle de l’eau : puisant l'eau dans le sol par leur système racinaire, elles l'acheminent jusqu'aux feuilles d'où elle s'échappe sous forme de vapeur dans l'atmosphère (c’est ce que l’on appelle l’évapotranspiration) avant de retomber sous forme de pluie. Les échanges entre le sol et les racines sont donc primordiaux, non seulement pour la santé des forêts mais pour le cycle de l'eau planétaire. Là encore, les satellites nous permettent d'y voir plus clair en la matière, notamment le satellite SMOS. Meilleure mesure des variations des stocks de biomasse Observation de l'impact de la déforestationObservation plus précise de la topographie BIOMASS BIOMASS
Si observer les forêts depuis l'espace permet de mieux prendre conscience des dangers qui les guettent, c'est à nous (décideurs, entreprises, associations et citoyens) d'agir sur Terre pour les protéger ! Que ce soit à l'échelle individuelle ou collective, à travers la science, l'innovation ou les gestes du quotidien, les pistes d'action sont nombreuses. pour protéger les forêts ? Tout d'abord, on fait le point sur son "empreinte forêt" : Puis, on change certaines habitudes : Le saviez-vous ? Certains produits du quotidien (meubles en bois, papier, viande, cacao, etc.) contribuent à la déforestation et à la dégradation des forêts. Nous avons donc le pouvoir d'agir en changeant ou en abandonnant certaines habitudes. Voici le top 4 des domaines dans lequelnos actions ont le plus de poids. L'empreinte forêt correspond à la surface prise sur la forêt qui est nécessaire à la production des matières premières que nous consommons directement ou indirectement (soja, hévéa, huile de palme, cacao, etc.). Pour identifier les petites habitudes qui ont le plus d'impact, et mesurer son empreinte, on peut répondre au quiz proposé par l'association Envol Vert : En plantant des arbres et des plantes, on contribue au stockage du carbone et on recrée de la biodiversité.Pour cela : On mesure et on réduit son "empreinte forêt" On participe au reboisement de la planète Si l’on se sent l'âme d'un(e) scientifique, d'un(e) entrepreneur(neuse), ou que l'on a simplement une bonne idée de projet pour protéger les forêts, il faut savoir que le CNES rend non seulement disponible à tous de nombreuses données géospatiales, mais soutient de multiples projets à travers son programme Connect by CNES. JE MESURE MON EMPREINTE FORÊT JE MESURE MON EMPREINTE FORÊT On plante dans son jardin si on en a un ! On opte pour des essences adaptées aux caractéristiques du sol et du climat de son lieu de vie. On soutient un programme de reboisement. Simples citoyens et entreprises, nous pouvons contribuer au financement de programmes de plantation d'arbres à travers la planète. En voici une liste non exhaustive : Reforest’action Reforest'action est une entreprise française fondée en 2010. Grâce à son système de plantation participative,plus de 20 millions d’arbres on été plantés dans 40 pays. VOIR VOIR Up2green Up2green est une ONG française qui développe ses propres programmes de reforestation tout en travaillant avec des partenaireslocaux. VOIR VOIR Humy L'association française Humy s'inscrit dans une démarche à la fois environnementale et sociale.Les dons permettent de financer des projets déjà existants sur le terrain au Bénin, en Colombie, à Madagascar et en Indonésie. VOIR VOIR Cœur de forêt L'association française Cœur de Forêt, intervient dans 5 pays à travers le monde (Bolivie, Madagascar, Cameroun, Indonésie, France). Elle vise à la fois la reforestation mais aussi le développement économique des populations locales. VOIR VOIR Donner de l'espace à ses idées avec Connect by CNES : Ce programme d'accompagnement du CNES vise à soutenir des projets entrepreneuriaux de développement économique, environnemental et sociétal à travers la mise à disposition de données et de technologies spatiales. 3 secteurs sont ciblés : la santé, l'environnement et la mobilité.Le CNES met à libre disposition ses données et son accompagnement.Des exemples Voici plusieurs exemples d'entreprises qui s'appuient sur les données spatiales fournies par le CNES pour améliorer la gestion et la protection des forêts mais aussi la certification des projets forestiers : Afin de compenser leurs émissions, les organisations privées comme publiques peuvent lancer une démarche de certification carbone volontaire en soutenant des projets de terrain visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ou à stocker du carbone dans les sols.Pour ce faire, elles ont besoin de garanties sur le calcul des émissions évitées ou encore sur la mise en œuvre réelle des projets. Certification carbone ? Wildsense : vérifier et certifier les projets de reforestation grâce aux satellites. Wildsense répond à un besoin de transparence sur le marché volontaire du carbone. Pour pouvoir certifier les projets de reforestation, la start-up s'appuie sur le traitement d'imagessatellites. Elle vérifie et surveille les projets de reforestation à distance et évalue de manière fiable leur capacité d'absorption de carbone et de protection de la biodiversité. WILDSENSE WILDSENSE Kanop : mesurer le carbonne stocké par les forêts depuis l’espace. Kanop s'appuie sur les données acquises depuis l'espace pour permettre aux acteurs forestiers de quantifier la capacité de leurs parcelles à séquestrer le carbone atmosphérique. La combinaison de données telle que lahauteur, le diamètre et l’essence de chaque spécimen permet de calculer la quantité de carbone piégée par chacun des arbres donc de mesurer et de certifierles services climatiques rendus par chaque forêt. KANOP KANOP Sources :CNES I ONU I FAO I CESBIO I THEIA LAND I MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ONF I CITÉ DE L’ESPACE I IPSL I SPACE CLIMATE OBSERVATORY IOXFAM I WWF I MÉTÉO FRANCE Une infographie en partenariat avec La viande et le cuir On réduit sa consommation de viande en intégrant plus de légumineuses dans son alimentation. On privilégie la viande et les produits laitiers issus d'élevages locaux ou bio.On limite les produits en cuir ou on les achète en seconde main. L'agriculture (soja, boeuf, huile de palme, etc.) est responsable de 3/4 de la destructiondes forêts tropicales Le bois et le papier On évite les bois exotiques (acacia, teck, ibé, etc.) et privilégie le bois certifié et local pour ses meubles et équipements.On limite les impressions papiers, et les emballages, et on opte pour du FSC certifié si besoin.On refuse les publicités et catalogues dans sa boite aux lettres et dans la rue. 20% à 30% du bois importé en Europe est d'origine illégale et contribue ainsi à la déforestation. L’huile de palme On guette la présence d'huile de palme sur les étiquettes des produits que l'on achète. On peut utiliser les app Open Food Fact ou Scan Eat.On évite les plats transformés.On privilégie les transports en commun et le vélo quand on le peut car, étonnamment, 75 % de l’huile de palme consommée en France l'est sous forme de carburant. On la trouve dans de nombreuxproduits alimentaires, cosmétiques et même dans le carburant. Or, les plantations de palmiers à huile sont la principale cause de déforestationen Asie du Sud-Est. Le cacao et le café On réduit sa consommation et on la remplace par d'autresproduits locaux si possible.On privilégie les marquescertifiées équitables quigarantissent des conditionssociales et économiquesfortes aux producteurs et qui présentent des garantiesenvironnementales. La culture de cacao est la Quant aux plantations de café, elles mettent en péril les forêts d'Amérique du Sud. 1 ère en Afrique de l'Ouest. 4 ème cause de déforestation au monde et la On utilise les données spatiales pour protéger les forêts CONNECT BY CNES CONNECT BY CNES
extraction de bois 9% feux incontrôlés 7% pâturages 31%extraction de combustibles 53% Ce que les satellites révèlentde nos fôrets Refuges de biodiversité, poumons de notre planète, barrières contre le réchauffement climatique, les forêts nous rendent d'immenses services ! 1,6 Milliards 16 milliards de tonnes de CO 2  absorbées par an. Les forêts stockent plus de la moitié du carbone des terres émergées et jouent à ce titre un rôle déterminant dans la régulation du niveau du CO 2  atmosphérique.  Lutte contre le réchauffement climatique : de personnes dépendent des forêts. Elles constituent une ressource pour de nombreuses applications (construction, cellulose pour le papier, bois d’œuvre et de chauffe, etc.). Elles fournissent aussi des plantes médicinales et des denrées comestibles. Rôle socio- économique : Les forêts absorbent et filtrent l’eau de pluie avant qu’elle ne s‘évapore à nouveau. Elles limitent ainsi l’érosion des sols, les crues et les glissements de terrain. Régulation du cycle de l’eau Les forêts abritent 80% des espèces d’animaux, de plantes et d’insectes que compte la planète. Réservoir de biodiversité Mais aujourd'hui, les forêts sont sous pression ! Petit état des lieuxde nos forêts : Les forêts s'étendent au total sur 4,06 milliards d’hectares, soit 31% de la superficie totale des terres. TropicaleBoréaleTempéréeSous-tropicale 45%27%16%11% Tropicales, boréales, tempérées,sous-tropicales, les forêts sontde natures très diverses. La moitié sont situées dans 5 pays seulement (Brésil, Canada, Chine, États-Unis et Russie). Chaque année, des hectares de forêt sont perdus : Ce taux de perte forestière nette (soit toutes les pertes vs les gains de forêts) tend à ralentir : Il est passé de 7,8 M d’ha/an dans les années 1990 à 4,7 M d’ha/an entre 2010 et 2020.Néanmoins, les pertes annuelles restent inquiétantes… Les zones qui enregistrentle plus de pertes sont : Pourquoi les forêtsdisparaîssent-elles ? On distingue deux phénomenes : 1 2 La déforestation Cela correspond à la diminution des surfaces couvertes de forêts. Les principaux facteurs : Cela correspond à la détérioration de l'état des forêts. Les principaux facteurs : ? Alors, comment trouver un équilibre entre économie et écologie ? Entre nos besoins en produits forestiers et la sauvegarde des forêts ? Pour y parvenir, il faut s'appuyer sur les bonnes informations pour pouvoir prendre les bonnes décisions et adopter des mesures de gestion adaptées ! ? ? On estime que 178 millions d'hectares de forêt ont été perdus depuis 1990, soit plus de 3 fois la surface de la France. La dégradation AFRIQUE 3,9 M d’ha perdus/an AMÉRIQUE DU SUD 2,6 M d’ha perdus/an Nous devons une fière chandelle aux forêts : en plus de contribuer aux cycles de l'eau et du carbone à l'échelle planétaire, elles jouent un rôle socio-économique clef et constituent un immense réservoir de biodiversité. Seulement, aujourd'hui, "les poumons de la planète" sont non seulement soumis à des pressions naturelles (tempêtes, attaques phytosanitaires) et humaines (déforestation, dégradation, etc.) mais aussi à celle du changement climatique. Pour protéger les forêts et mieux anticiper ces phénomènes, il faut pouvoir observer… plus de 4 milliards d’hectares de surface ! Une mission possible grâce à la télédétection satellite à laquelle contribue le CNES (Centre National d’Études Spatiales). Car si l’arbre cache la forêt, on vous explique comment les satellites la dévoilent ! 1990 2010-2020 73% agriculture(bovin, soja, huile de palme, etc.) 10% expansion urbaine 7% exploitation minière 10% infrastructures
Une vision du monde inédite : Capables de fournir des images radar, optiques, de haute ou de très haute résolution, les satellites permettent d'observer a Terre comme aucun humain n'a pu le faire auparavant. Ils rendent disponibles en quasi-temps réel des données harmonisées et exploitables par tous. La science au servicede la société :Dans une volonté de mettre la science au service de tous, la plupart des données récoltées par les satellites du CNES ou de l'ESA (l'agence spatiale européenne) sont en accès libre sur des plateformes dédiées. Exploitables par les scientifiques, les pouvoirs publics, les entreprises et les citoyens, elles alimentent de nombreux programmes et services utiles à la préservation de l'environnement. Que nousapprennent les observa-tions satellites sur les forêts ? Surface des forêts Variations des stocks de biomasse Suivi de la déforestation Adaptation des espèces forestières au changement climatique Évaluation de l’évapotranspirationVulnérabilité aux risques d’incendies En complémentarité des observations sur le terrain, seuls les satellites sont à même d’observer et de suivre en continu autant de paramètres à l’échelle planétaire. Alors, quels secrets les satellites révèlent-ils sur nos forêts ? On vous raconte tout ! Observer et comprendrel'orga-nisation des forêts Plan de gestion Plus de 2 milliardsd’hectares de forêts sont soumis à un plan de gestion. La plupart des forêts en Europesont soumises à un plan de gestion, alors que moins de 25% des forêts en Afrique et moins de 20% des forêts en Amérique du Sud  en ont un. 29% ProductionPresque 1/3 des forêts est dédié à la production de bois, de fibres, de bioénergie et/ou de produits forestiers. 18% Usages multiplesC’est-à-dire qu'elles sont gérées pour une combinaison de fonctions : production, protection du sol et de l’eau, conservation de la biodiversité et activités sociales et culturelles. 10% Protectionde la biodiversitéC’est-à-dire la protectionde tous les êtres vivantsqui habitent et composentle milieu forestier. 10% Protection de l’eau et des sols 5% Activités sociales et culturellesActivités récréatives, tourisme, formation, recherche et conservation des sites d’importance culturelle ou spirituelle. 5% AutreRecherches scientifiques ou à des fins militaires 23% Pas d’affectation ou inconnue Comment prendre les bonnes décisions en matière de gestion ? Comment être sûr de ne pas surexploiter les forêts ? De préserver les services écosystémiques qu'elles rendent ? Pour cela, il faut bien les connaître et les suivre au fil des saisons, et des activités naturelles et humaines. C'est là que la télédétection satellite intervient pour cartographier les forêts et observer leur état et leur évolution. Des confins célestes à la canopée des forêts, quels satellites trouve-t-on ? C’est la que les satellites interviennent ! Quels sont les objectifsde gestion des forêts ? Sentinel 1 et 2 Au niveau européen, ce sont les satellites Sentinel-1 et 2 qui fournissent des données sur l'état de notre planète en général et des forêts en particulier : Ce que nous apprennent Sentinel 1 et 2 sur les forêts ? Un programme d'observation de la Terre lancé par l'Union Européenne en 2014 pour observer et anticiper les conséquences du changement climatique. Il s'appuie sur une famille de 6 satellites, les Sentinel, qui surveillent l'atmosphère, les océans, les terres émergées, le changement climatique, les potentielles urgences (feux, sécheresses, inondations…) et veillent à la sécurité européenne. Les données collectées sont mises à la disposition de tous via la plateforme PEPS. Une ressource précieuse pour les scientifiques et les acteurs institutionnels ! C'est quoi le programmeCopernicus ? Ils font partied'un programme européen nommé Copernicus,dédié à la protection de l'environnement. 73% agriculture(bovin, soja, huile de palme, etc.) COPERNICUS Surfaces des forêts Suivi de l'état de santé des forêts Détection des zones touchées par les incendies Suivi de la déforestation
Sentinel-1A Il fournit des images radars en tout temps même la nuit ou lorsque le ciel est couvert. Il fait le tour de la Terre en 6 jours. Avec plusieurs cordes à son arc, il permet non seulement de cartographier les forêts, mais aussi d'évaluer les ressourcesen eau, d'observer les sols,de détecter les glissementsde terrains, de suivreles banquises et l'environnementarctique, de traiter les situationsd'urgence (catastrophesnaturelles, etc.). En complément des Sentinel, deux autres familles de satellites français contribuent à l'observation des forêts de la planète : SPOT 6 et 7 Spot 6 et 7 couvrent de larges surfaces terrestres avec une résolution de 6 mètres. Ils permettent de cartographier des habitats naturels, mais aussi d'analyser les évolutions du couvert forestier et du cycle de l'eau. La longévité du programme Spot (le premier fût lancé en 1986) permet de comparer les mêmes zones sur une longue durée, très utile pour observer l'évolution des surfaces forestières ! Sentinel-2A et 2B Ils fournissent des images optiques. Ils survolent la planète en 5 jours. Ils ne peuvent pas percer les nuages. La résolution de 10 mètres apporte une information riche sur l’état de la végétation et son évolution au fil des saisons et des aléas climatiques (sécheresse, incendies, etc.) Lancés en 2021, les satellites Pléiades Neo 3 et 4 complètent les satellites SPOT en termes d'observation de la Terre. Ces satellites nouvelle génération déploient un système d'imagerie spatiale à très haute résolution (30 centimètres à 1,2 mètres), capable de fournir des clichés de n’importe quel point du globe en moins de 24h. Pléiades Neo Les satellites au chevetdes forêts françaises ! En France, c'est l'Office national des forêts (ONF) qui est en charge de la gestion des 17 000 forêts publiques françaises. Pour protéger et gérer au mieux ce trésor vert, le CNES et l'ONF ont signé en 2018, un accord cadre qui met la science spatiale au service des forêts pour : - élaborer et suivre des plans de gestion forestière  - évaluer les dégâts en cas de tempêtes ou d'atteintes phytosanitaires - analyser les risques d'incendies Comprendre le cycle de l'eau des forêts Les forêts jouent un rôle majeur dans le cycle de l’eau : puisant l'eau dans le sol par leur système racinaire, elles l'acheminent jusqu'aux feuilles d'où elle s'échappe sous forme de vapeur dans l'atmosphère (c’est ce que l’on appelle l’évapotranspiration) avant de retomber sous forme de pluie. Les échanges entre le sol et les racines sont donc primordiaux, non seulement pour la santé des forêts mais pour le cycle de l'eau planétaire. Là encore, les satellites nous permettent d'y voir plus clair en la matière, notamment le satellite SMOS. évapotranspiration précipitation Des chercheurs ont observé un phénomène étrange au sein de plusieurs forêts tropicales : les arbres et plantes verdissent avant même que de la saison des pluies ne débute, ce qui apparaît quelque peu contradictoire… Scrutant les 2,7 millions de km 2 de l'immense forêt africaine tropicale du Miombo, qui s'étend de l'Angola à la Tanzanie, les observations de SMOS a ainsi percé le mystère ! Un exemple d'application : quand SMOS perce le secret du verdissement des forêts tropicales Grâce à SMOS, on a compris que la forêt "stockait" de l’eau à la fin de la saison humide et la conservait ainsi durant toute la saison sèche afin de réactiver la production de feuilles juste avant la nouvelle saison des pluies. Ces informations sont essentielles pour prédirela réaction des écosystèmes au changement climatique. On estime quela végétation se prépare ainsi à l’activitéde photosynthèse de la saison des pluies. Les forêts sont le 2 nd puit de carbone de la planète après les océans. Considérées comme le poumon de la planète, les forêts jouent un rôle majeur dans la régulation du CO₂, un des gaz qui contribuent au changement climatique. À la fois puits... On le sait, les forêts absorbent le carbone dans leurs feuilles, leurs branches, leurs troncs, leurs racines et le sol via la photosynthèse. 16 milliards de tonnes de CO 2  sont stockées par les forêts Évaluerles stockset flux de carbone des forêts Smos Fruit d’une coopération entre l’agence spatiale européenne (ESA) et le CNES, le satellite SMOS est équipé d’un radiomètre à micro-ondes capable de mesurer l’humidité des sols de notre planète ou la salinité des océans qui sont deux paramètres clefs pour comprendre le cycle de l'eau et les processus d'échange entre la surface de la Terre et l'atmosphère.  Ce que nous apprendSMOS sur les forêts ? En mesurant l'humidité des sols, il collecte des informations sur l'humidité de la zone racinaire, celle qui nous intéresse pour comprendre comment les forêts stockent l'eau. C'est très pratique pour prévenir les sécheresses dans les zones agricoles comme les zones forestières et donc anticiper les risques d'incendies. SENTINEL SPOT PLEIADES SMOS …et sources de carbone Dans le même temps, tout ce carbone stocké par les forêts est susceptible de partir dans l'atmosphère lorsque l'on abîme ou coupe des arbres. 8,1 milliards de tonnes de CO 2  sont relâchées à cause de la déforestation et d’autres perturbations. Les forêts sont le 2 nd  puits de carbone de la planète après les océans. Considérées comme le poumon de la planète, les forêts jouent un rôle majeur dans la régulation du CO 2 , un des principaux gaz qui contribuent au changement climatique.
Quelle quantité de carbone les forêts contiennent-elles ?Et d’ailleurs, commentparvient-on à évaluer lesquantités de carbone qu'elles absorbent et relâchent ? Le meilleur moyen de comprendre le rôle des forêts dans la régulation du carbone est de mesurer et de suivre la biomasse des forêts par satellite. La biomasse désigne la quantité d'organismes vivants dans un lieu donné. Il peut s'agir de plantes, d'animaux, de champignons ou de bactéries. C'est dans cette biomasse que se niche le carbone. Le suivi de la biomasse des forêts contribue donc à quantifier le carbone qu'elles contiennent. La biomasse est constituée à50% de carbone.Les forêts représentent 70 à 90% de la biomasse aérienne des surfaces continentales. La majorité est située dans les tropiques. La biomasse, c’est quoi ? Quels satellites sont à l'œuvre dans la mesure des stocks de carbone ? Bien que ce ne soit pas sa fonction première, le satellite SMOS (encore lui) possède à l’heure actuelle le seul capteur permettant de faire un suivi annuel détaillé de la biomasse végétale à l’échelle du monde. Les données de SMOS alimentent maintenant la première plateforme géospatiale permettant de visualiser le rôle des forêts dans la séquestration du carbone : le Biomass Carbon Monitor. SMOS Biomass Carbon Monitor : la première plateforme géospatiale capable de mesurer le rôle des forêts dans la séquestration carboneDéveloppée par la société française Kayrros spécialisée dans la collecte et l'analyse des images satellites, l'INRAE* et le LSCE**; la plateforme permet d'accéder librement à des cartes mondiales de changement des stocks de carbone contenus dans la biomasse aérienne.Parmi les résultats livréspar l'outil : Des compensions : à l'échelle mondiale, 760 millions de tonnes de carbone ont été éliminées de l'atmosphère chaque année lors de la dernière décennie ce qui a permis de compenser 8% des émissions de CO 2  liées à la consommation d'énergies fossiles et à la production de ciment au cours de cette période. Des puits de stockage : dans le sud de la Chine, un puit de carbone stocke 80 millions de tonnes de carbone par an depuis 10 ans grâce aux programmes publics de reboisement et de restauration de la forêt. Des sources de carbone Au lieu de stocker du carbone, certaines régions tropicales en émettent à cause de la déforestation et de la dégradation de leurs forêts ! Les forêts brésiliennes relâchent ainsi 40 millions  de tonnes de CO 2  par an et la Bolivie, 20 millions de tonnes. *INRAE : Institut nationalde recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement **LSCE : Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement Si le rôle des forêts dans la régulation du carbone est aujourd'hui mieux connu grâce aux outils spatiaux, la communauté scientifique se heurte toujours à une limite : aujourd'hui, les satellites ne peuvent mesurer que la biomasse aérienne mais ils ne peuvent pas passer à travers les feuilles pour mesurer le carbone séquestré dans les sols et les racines. Or, selon des estimations, cela pourrait représenter 1/3 de carbone en plus. En complément des données fournies par SMOS, la mission du satellite Biomass de l'Agence spatiale Européenne (ESA) consiste justement à scruter les forêts et à mesurer les variations des stocks de biomasse. Un outil pour voir à travers les feuilles : positionné à 630 km de la Terre durant 5 ans. Il est équipé d'un capteur dans une bande de fréquence inédite pour un satellite qui permet de pénétrer plus profondément dans la canopée. Il prolonge ainsi l'observation jusqu'aux troncs et aux racines où se stocke la plus grande partie du carbone. Comprendre le changement climatique : Biomass permet ainsi de relever des informations essentielles pour appréhender les causes et effets du rechauffement climatique : BIOMASS Meilleure mesure des variations des stocks de biomasse Observation de l'impact de la déforestationObservation plus précise de la topographie des milieux Les       de Biomass Cartographiede la biomasse forestière Observation des forêts en 3D Mesure de la hauteur des arbres Identification des surfaces de déboisement Données diffusées en open source. Mieux observeret anticiper les feux de forêts Chaque année, pas moins de 350 millions d’hectares de forêt sont brûlés par des incendies, soit 6x la superficie de la France. Le réchauffement climatique conduit à une augmentation globale de la fréquence et de la gravité de ces incendies. L’Australie, la Californie, le pourtour méditerranéen, la France, le Portugal, et même la Sibérie, ont été frappés par des incendies spectaculaires, ces dernières années. La fréquence des incendies pourrait ainsi augmenter sur plus de 37,8 % du territoire mondial, pour la période d'ici 2040, pour un scénario de réchauffement d'environ 1,2 °C. Un Centre d'Expertises Scientifiques dédié aux incendies de forêts : En cas de feu de forêt, définir le niveau de l'incendie et des dommages qu’il cause est indispensable pour prédire la reprise de la végétation et mettre en place les mesures de gestion adaptées après l’incendie. C'est justement le travail que mène le centre d'expertise scientifique (CES) dédié aux incendies du Pôle Theia*. Ce centre s'appuie notamment sur les données des satellites Sentinel, Spot et Pléiades pour développer des cartographies de l’intensité des feux de forêts et des dommages sur la végétation afin que les services de l'État puissent mieux intervenir mais aussi préempter les futurs risques d'incendies. met des données et des services issus des observations satellitaires à la portée de la communauté scientifique nationale, internationale et des décideurs. Le pôle THEIA Spot Pléiades SENTINEL BIOMASS PÔLE THEIA BIOMASS CARBONMONITOR
Com- prendre les différents facteurs de déforesta- tion Les forêts disparaissent à un rythme alarmant : entre 1990 et 2020, une surface de forêt équivalant à plus de 3x celle de la France métropolitaine a disparu. La forêt tropicale, comptant pour la moitié des forêts du monde, est gravement menacée : 1990 2020 En 2019, l’équivalent d’un stade de football y a été détruit toutes les 2 secondes Libération du carbone Perte de biodiversité Disparition de services écosystémiques Les effets néfastes de la déforestation sont multiples et extrêmement graves. Pour lutter contre ce phénomène, il faut non seulement surveiller les activités de déforestation à l'échelle mondiale mais aussi comprendre les différents facteurs locaux de déforestation. Là encore, les satellites se révèlentêtre d'une efficacité redoutable ! Un programme pour suivre la déforestation en quasi-temps réel : TropiSCO TropiSCO C'est quoi ? Sur la base des données de Sentinel-1, le programme TropiSCO propose un système de détection en temps quasi réel de la déforestation en zone tropicale en fournissant une cartographie dynamique et des statistiques utilisables pour lutter contre l’exploitation forestière, les cultures agricoles illégales et le trafic d’espèces sauvages. C'est qui ?TropiSCO est un projet co-financépar le ministère de l'Europe et des Affaires Etrangères et le CNES dans le cadre du Space for Climate Observatory (SCO). Le SCO est une initiative du One Planet Summit qui regroupe un ensemble d'organisations spatiales et internationales dont l'objectif est de renforcer la coopération afin de lutter et de s'adapter aux impacts du changement climatique. Suriname et Guyane Française : Dans cette partie de l'Amazonie française, la principale menace est liée à l'exploitation de l'or qui entraîne une forte dégradation de la forêt. Le programme permet d'observer précisément les zones où l'orpaillage et les coupes sélectives ont dégradé ou détruit la forêt amazonienne. Laos et VietnamLes observations confirment le phénomène de contrebande de bois à la frontière entre les deux pays. De grandes quantités de bois sont illégalement coupées et envoyées vers le Vietnam. Le bois est alors transformé en meubles qui sont ensuite exportés vers l'Europe et les États-Unis. GabonAvec 88% du territoire recouvert de forêts et 13 parcs nationaux, la richesse du sous sol et la qualité du bois attisent les tentations d'exploitation. Afin de conserver ce patrimoine et de participer à la réduction globale des émissions de carbone, le Gabon va intégrer les détections de Tropisco dans son système d’alerte sur les forêts, en appui aux politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. Si observer les forêtsdepuis l'espace permet de mieux prendre conscience des dangers qui les guettent, c'est à nous (décideurs, entreprises, associations et citoyens) d'agir sur Terre pour les protéger ! pour protéger les forêts ? On mesure et on réduit son "empreinte forêt" Le saviez-vous ? Certains produits du quotidien (meubles en bois, papier, viande, cacao, etc.) contribuent à la déforestation et à la dégradation des forêts. Nous avons donc le pouvoir d'agir en changeant ou en abandonnant certaines habitudes. Tout d'abord, on fait le point sur son "empreinte forêt" : L'empreinte forêt correspond à la surface prise sur la forêt qui est nécessaire à la production des matières premières que nous consommons directement ou indirectement (soja, hévéa, huile de palme, cacao, etc.). Pour identifier les petites habitudes qui ont le plus d'impact, et mesurer son empreinte, on peut répondre au quiz proposé par l'association Envol Vert : JE MESURE MON EMPREINTE FORÊT Puis, on change certaines habitudes : Voici le top 4 des domaines dans lequel nos actions ont le plus de poids. La viande et le cuir On réduit sa consommation de viande en intégrant plus delégumineuses dans son alimentation. On privilégie la viande et lesproduits laitiers issus d'élevages locaux ou bio.On limite les produits en cuir ou on les achèteen seconde main. L'agriculture (soja, boeuf, huile de palme, etc.) est responsable de 3/4 de la destructiondes forêts tropicales Le bois et le papier On évite les bois exotiques (acacia, teck, ibé, etc.) et privilégie le bois certifié et local pour ses meubles et équipements.On limite les impressions papiers, et les emballages, et on opte pour du FSC certifié si besoin.On refuse les publicités etcatalogues dans sa boite aux lettres et dans la rue. 20% à 30% du bois importé en Europe estd'origine illégale et contribue ainsi à la déforestation. L’huile de palme On guette la présence d'huile de palme sur les étiquettes des produits que l'on achète. On peut utiliser les app Open Food Fact ou Scan Eat.On évite les plats transformés.On privilégie les transports en commun et le vélo quand on le peut car, étonnamment, 75 % de l’huile de palme consommée en France l'est sous forme de carburant. On la trouve dans de nombreuxproduits alimentaires, cosmétiques et même dans le carburant. Or, les plantations de palmiers à huile sont la principale cause de déforestation en Asie du Sud-Est. Le cacao et le café On réduit sa consommation et on la remplace par d'autresproduits locaux si possible.On privilégie les marquescertifiées équitables quigarantissent des conditionssociales et économiquesfortes aux producteurs et qui présentent des garantiesenvironnementales. La culture de cacao est la Quant aux plantations de café, elles mettent en péril les forêts d'Amérique du Sud. 1 ère en Afrique de l'Ouest. 4 ème cause de déforestation au monde et la Que ce soit à l'échelle individuelle ou collective, à travers la science, l'innovation ou les gestesdu quotidien, les pistes d'action sont nombreuses. SPACE CLIMATE OBSERVATORY
On participeau re- boisement de la planète En plantant des arbres et des plantes, on contribue au stockage du carbone et on recrée de la biodiversité. Pour cela : On plante dans son jardin si on en a un !On opte pour des essencesadaptées aux caractéristiquesdu sol et du climat de son lieu de vie. UP2GREEN Up2green est une ONG française qui développe ses propres programmes de reforestation tout en travaillant avec des partenaireslocaux. VOIR Reforest’action Reforest'action est une entreprise française fondée en 2010. Grâce à son système de plantation participative,plus de 20 millions d’arbres on été plantés dans 40 pays. VOIR Cœur de forêt L'association française Cœur de Forêt, intervient dans 5 pays à travers le monde (Bolivie, Madagascar, Cameroun, Indonésie, France). Elle vise à la fois la reforestation mais aussi le développement économique des populations locales. VOIR On soutientun programme de reboisementSimples citoyens et entreprises, nous pouvons contribuer au financement de programmes de plantation d'arbres à travers la planète. En voici une liste non exhaustive : Humy L'association française Humy s'inscrit dans une démarche à la fois environnementale et sociale.Les dons permettent de financer des projets déjà existants sur le terrain au Bénin, en Colombie, à Madagascar et en Indonésie. VOIR
On utiliseles donnéesspatiales pour protéger les forêts Donnerde l'espaceà ses idées avec Connect by CNES Ce programme d'accompagnement du CNES vise à soutenir des projets entrepreneuriaux de développement économique, environnemental et sociétal à travers la mise à disposition de données et de technologies spatiales. 3 secteurs sont ciblés : la santé, l'environnement et la mobilité. Le CNES met à libre disposition ses données et son accompagnement.Des exemplesVoici plusieurs exemples d'entreprises qui s'appuient sur les données spatiales fournies par le CNES pour améliorer la gestion et la protection des forêts mais aussi la certification des projets forestiers : Afin de compenser leurs émissions, les organisations privées comme publiques peuvent lancer une démarche de certification carbone volontaire en soutenant des projets de terrain visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ou à stocker du carbone dans les sols.Pour ce faire, elles ont besoin de garanties sur le calcul des émissions évitées ou encore sur la mise en œuvre réelle des projets. Certification carbone ? Wildsense : vérifier et certifier les projets de reforestation grâce aux satellites. Wildsense répond à un besoin de transparence sur le marché volontaire du carbone. Pour pouvoir certifier les projets de reforestation, la start-up s'appuie sur le traitement d'imagessatellites. Elle vérifie et surveille les projets de reforestation à distance et évalue de manière fiable leur capacité d'absorption de carbone et de protection de la biodiversité. WILDSENSE Kanop : mesurer le carbonne stocké par les forêts depuis l’espace. Kanop s'appuie sur les données acquises depuis l'espace pour permettre aux acteurs forestiers de quantifier la capacité de leurs parcelles à séquestrer le carbone atmosphérique. La combinaison de données telle que lahauteur, le diamètre et l’essence de chaque spécimen permet de calculer la quantité de carbone piégée par chacun des arbres donc de mesurer et de certifierles services climatiques rendus par chaque forêt. KANOP Une infographie en partenariat avec Sources :CNES I ONU I FAO I CESBIO I THEIA LAND MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE ONF I CITÉ DE L’ESPACE I IPSL I MÉTÉO FRANCE SPACE CLIMATE OBSERVATORY I OXFAM I WWF Si l’on se sent l'âme d'un(e) scientifique, d'un(e) entrepreneur(neuse), ou que l'on a simplement une bonne idée de projet pour protéger les forêts, il faut savoir que le CNES rend non seulement disponible à tous de nombreuses données géospatiales, mais soutient de multiples projets à travers son programme Connect by CNES. CONNECT BY CNES